Le marais des Tortus Prés

Le marais des Tortus Prés
Photo by Jonny Gios / Unsplash

Ce site remarquable se situe sur la commune de Maizeroy au sein des prairies inondables de la Nied française qui sont reconnues comme Zone Naturelle d'Intérêt, Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Inscrit à l'inventaire des espaces naturels sensibles du département, il est majoritairement composé de phragmitaies eutrophes ainsi que de quelques cariçaies et mégaphorbiaies. En dehors des bosquets de saules, on distingue une aulnaie marécageuse installée en partie sur une zone de source. La zone marécageuse inclut également une portion de prairie inondable fauchée extensivement. En 1993, la commune de Maizeroy loue 2,5 hectares au Conservatoire des Sites Lorrains, soit environ un tiers du marais qui comprend également 3 parcelles privées. A noter qu'un projet d'étang a été rejeté en 2005 sur l'une des trois parcelles. Le bail de location sera suivi en 2008 d'un bail emphytéotique qui assure au CSL la maîtrise d'usage de la zone protégée pour 33 ans.

L'inventaire des habitats de la flore et de la faune réalisé en 2007 à l'occasion du renouvellement du plan de gestion du site a permis de recenser :

  • 11 types d'habitats dont 5 d'intérêt régional : mégaphorbiaie ( également d'intérêt communautaire au sens de la directive '' Habitats-Faune-Flore"), aulnaie mérécageuse, prairie mésohygrophile, saulaie à Saule blanc et saulaie à saule cendré,
  • 78 espèces de plantes dont quelques-unes comme la laîche paniculée sont assez rares en Lorraine,
  • 1 mammifère,
  • 32 espèces d'oiseaux dont le Grimpereau des bois et la Locustelle tachetée tous deux déterminats du ZNIEFF,
  • 8 espèces d'ordonates ( libellules demoiselles), 3 orthoptères (criquets et sauterelles),14 rhopalocères (papillons de jour), 13 hétérocères ( papillons de nuit) et quelques autres invertébrés (coléoptères, hétéroptères, diptères, mollusques.

Deux espèces d'intérêt régional se distinguent : le Grand Mars changeant, un papillon des saules et le Criquet ensanglanté, inféodé aux prairies humides. De plus, on note la présence de Temnostoma bombylans, une mouche (diptère) peu fréquente des vieux bois humides.

Deux principales menaces pèsent sur ce site d'intérêt local, à savoir la fermeture progressive des milieux herbacés par la colonisation arbustive (saules cendrés) et la dégradation de la qualité des milieux et de l'eau par les pollutions d'origine agricole.

En regard de ces menaces et dans l'objectif de favoriser une diversité d'habitats et d'espèces tout en intégrant la sauvegarde du marais dans le contexte local, plusieurs actions sont déclinées pour la période 2007-2013.

Du point de vue de la gestion administrative et partenariale, il s'agit d'assurer une gestion cohérente du site en étendant la zone protégée à l'ensemble du marais. Par ailleurs, une information et une sensibilisation des élus, des habitants et d'une manière générale des acteurs du site sont programmées.

Concernant la gestion des milieux, on estime que l'intérêt du site est essentiellement ciblé sur les boisements humides, qui sont eux-mêmes rares. Ainsi, il s'agit globalement d'une non-gestion devant permettre un vieillissement des aulnes, peupliers et saules blancs, avec une conservation des bois morts sur pied et à terre afin de favoriser la faune liée à ce type d'habitat. On prévoit toutefois une réouverture partielle ( abattage de saules) pour faciliter la fauche des zones ouvertes les moins perturbées. En parallèle la fauche triennale par secteurs déjà appliquée depuis plusieurs années est maintenue en partie, mais sera à présent réalisée en période estivale.

Enfin, une réactualisation des inventaires naturalistes est prévue pour évaluer la pertinence de la gestion réalisée et permettre si besoin de la modifier.

avec l'aimable concours de M. BEMER, président du SIEAENFI ( Syndicat Intercommunal d'Etudes, d'Aménagement et d'Entretien de la Nied Française Inférieure).